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La rédaction de cinécongo est allé à la rencontre de Yann Nzembele, cinéaste, producteur et réalisateur, dont la maison de production « Diviprodcine » est positionnée à Matadi, capitale de la province du Kongo-centrale en RDC.

Rédaction de cinécongo :

Bonjour M. Yann Nzembele, vous êtes cinéaste, réalisateur et producteur, vous êtes aussi à la tête de la structure de production « Diviprocine ». Nous n’irons pas par 4 chemins, qu’est-ce qui empêche « Diviprocine » de s’épanouir davantage ?

Yann Nzembele :

Il conviendrait de noter tout d’abord qu’Aujourd’hui Diviprodcine est une société de production audiovisuelle et cinématographique. Nous proposons divers produits et services liés directement à la vidéo (vidéos promotionnelles, clips, spots publicitaires, reportage d’événements, etc.) d’une manière générale, et spécifiquement à la production cinématographique. Allez-y comprendre que nous avons ouvert des branches connexes pour faire tourner la boîte. Concernant le côté cinéma :

  • Problème d’équipement adéquat. Ils coutent chers et demande un investissement sérieux. Équipement visuel, audio, bref, tout ce qui rentre dans la production.
  • Problème d’infrastructure
    Une maison de production cinéma doit bien avoir des locaux pour le studio, administration, etc. Diviprodciné n’a pas encore atteint l’autonomie de payer un bail pour un bâtiment qui répond aux normes. Il est donc difficile d’avoir une pleine confiance en une telle société.
  • Problème d’opportunité
    Le marché de la cinématographie n’est pas perçu comme un business. L’absence de distributeur, et c’est pratiquement difficile de se frayer un chemin au niveau national, par manque d’intérêt de la part des potentiels clients.
  • Problème lié à la main d’œuvre qualifiée (techniciens et acteurs)
    Le taux des personnes qualifiées est quasi-nul.

R.C : La ville de Matadi récence combien de structures de cinéma en vogue et comment font-elles pour exister malgré les difficultés que vous venez d’évoquer ?

Y.N : Y a pas mal de structure de formation informelle et travaillant dans l’illégalité. Elle se prolifère du jour au lendemain, sans expertise, sans qualification, et avec un style très atypique. Sinon, je citerai Kolywood International (légalement créé), Mukongofilm (informel), biso film (informel).

R.C : Avec ceux qui vous venez de citer, à combien estimez-vous la quantité des films produits ces 10 dernières années ?

Y.N : Je dirais moins de vingt : « PARDON », produit par Kollywood international, « LA PIERRE & MABANGA », de Mukongofilm, « Fatale » de diviprodcine et « LA VENGEANCE » de Biso film et CBA pour ne citer que ceux-là. Seul « Pardon » a fait l’objet d’une première en salle, le reste, c’est de l’autosatisfaction.

R.C : Wow ! Mais Y a-t-il des avancées significatives en matière de production cinématographique au Kongo-centrale ? Qualitativement et quantitativement ?

Y.N : On revient au problème d’équipement, d’infrastructure, de stratégie, etc. Nous dirons qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas vraiment d’avancée, bien que les caméras actuellement utilisées soient meilleures que celles utilisées il y a dix ans…

R.C : Pourquoi ce niveau est si bas ? Oui, vous avez cité les équipements, les infrastructures, mais qu’en est-il des acteurs ?

Y.N : Le niveau est assez bon. Cela est dû au manque de formation, dans le domaine. Mais je pense que c’est la direction d’acteur qui pose un problème. Il faudrait former des bons réalisateurs capables d’assurer une meilleure direction d’acteurs.

R.C : Qu’en est-il des festivals au Kongo-centrale ?

Y.N : C’est très rare. Il est prévu un festival au mois de mars. Il n’y a pas de semaine de film malheureusement.

R.C : M. Yann NZEMBELE, merci.

Y.N : C’est moi qui vous remercie.

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